L’aide par les plantes

l'aide par les plantes

« Qu’est-ce que tu t’es encore fait ? » La voix de Mémé mi-grondeuse, mi-attendrie, raisonne et résonne encore dans mon souvenir, alors que je me revois en culottes courtes ! Elle allait alors chercher un flacon rempli d’huile dans lequel flottaient d’innombrables sépales de lys, nettoyait de cette huile l’égratignure à mon genou, y déposait un sépale de la fleur et recouvrait le tout d’un sparadrap.

Incapable de connaître les principes actifs de la plante, ma grand-mère savait pourtant que sa médecine aurait un effet calmant sur la douleur de l’écorchure et encouragerait la cicatrisation. Elle disposait d’un savoir ancestral sur l’aide par les plantes

Aujourd’hui, la précision des appareils d’analyse chimique permet de confirmer le bien-fondé de l’utilisation empirique ancestrale de nombreuses plantes en identifiant en elles des composants chimiques dont on connaît l’action sur le plan médical.

C’est ainsi qu’à but thérapeutique, aujourd’hui, on utilise le plus souvent les plantes : à partir de leurs indications connues et de la connaissance de leurs composants actifs.,

 

Une approche différente – l’aide par les plantes retrouvée !

Il existe aussi une approche phytothérapeutique différente, peu usitée, qui consiste à prendre en compte la « personnalité », l’esprit, l’essence des plantes.

esprit des plantes

Par essence, je veux dire, ce qui n’est pas perceptible en elle mais qui en constitue la « trame ».

Rappelez-vous la phrase de Saint-Exupéry : « On ne voit bien qu’avec le cœur, l’essentiel est invisible pour les yeux ».

N’avez-vous jamais ressenti, au milieu de certaines plantes, une sensation de bien-être ?

Tandis qu’a contrario, en présence de certaines autres vous pourrez éprouver comme une gêne ?

N’est-ce pas tout simplement une illustration « d’affinités électives » : deux esprits (vous, la plante) entrent en connexion – dans la complémentarité ou dans l’opposition…

Dans bien des cas, la chimie et les sciences biologiques ne vous donneront pas d’explication à ce phénomène.

Cette essence, cet esprit des plantes, on peut commencer à les saisir en les observant dans leurs milieux naturels. La façon dont elles poussent, leurs milieux de prédilection, leurs caractères grégaire ou solitaire, etc…

L’esprit des plantes

Prenez l’orchidée, par exemple ! Chef d’œuvre de la nature par ses capacités d’adaptation, par le polymorphisme de cette espèce. Sa sexualité est étonnante – cette plante ne se reproduit pas par autofécondation et chaque espèce fait appel à un insecte bien spécifique pour cela, tout en déployant des trésors de séduction : elle leurre le comportement d’un insecte en quête de reproduction en le mimant physiquement et en le trompant par des émissions olfactives ! Ses graines microscopiques ne contiennent pas de réserves et nécessitent alors un champignon pour pouvoir germer.

psychologie des plantesRapprochant la personnalité du Sabot de Vénus, orchidée très étonnante, à celle d’un humain qui pourrait avoir besoin de cette plante, le Docteur Bernard Vial écrit :

« Transformé par l’amour. Ne sait plus à quoi s’en tenir ; se demande s’il est la victime de la malveillance capricieuse d’un partenaire en qui il se fiait les yeux fermés ou s’il est encore trop immature pour comprendre les subtilités du jeux amoureux ».

Franz Vermeulen relate à propos de Cypripedium  :

«Ce représentant de la famille des orchidées a été employé depuis très longtemps comme fortifiant du système nerveux, en particulier dans le domaine sexuel (…) Certaines d’entre elles (orchidées) vont jusqu’à imiter une femelle d’une espèce de guêpe afin d’être fécondées par le mâle. Il en va de même des sentimentaux versatiles qui se satisfont d’une aventure après l’autre, mais ne s’engagent jamais. »

Et l’énergie ?

A côté de leur « esprit », on est bien forcé de prendre en compte aussi leur énergie ! Aucune personne un tant soit peu sensible ne pourra nier l’impalpable sensation d’être « énergétisé » auprès de tel arbre ou dans tel champ en fleurs ! Cette énergie émane bien probablement de leur « personnalité ».

énergie plantes

Quels modes d’usage ?

L’usage des plantes pourra se faire à partir de trois modes :

  • Par la seule prise en compte de leurs propriétés pharmacologiques
  • Par la seule considération de leur esprit, de leur psychologie.
  • Ou enfin en s’appuyant sur la plante qui convient à votre propre personnalité et dont les propriétés pharmacologiques correspondent à votre tableau pathologique. Ce qui, de ce fait, mobilise toute son énergie ! Nous sommes là sur un trépied solide : esprit – énergie – chimie.

mode d'action plantes

Les limites et les risques

Les plantes médicinales contiennent des substances actives. Le fait de qualifier leur mode d’action de « naturel » n’exclut pas les limites et les risques que peut engendrer un usage inapproprié ou exagéré. L’aide par les plantes peut se transformer en entrave ou en préjudice dans le cas d’une utilisation prolongée irraisonnée.

Selon leurs formes galéniques, les médications à base de plantes seront plus ou moins actives. Et des effets indésirables, voire contraires, peuvent survenir. Le recours à certaines plantes qu’il faut connaître doit se faire en connaissance de cause, avec une fréquence raisonnée et en tenant compte des possibles contre-indications et des associations inappropriées ou dangereuses avec les traitements médicaux.

 

“Il n’est rien d’essentiel à l’homme qui ne soit figuré naturellement, dans le caillou, la plante ou la bête.” André Pieyre de Mandiargues

 

Compléments sur le sujet :

Quelques références :

 

Dr Jacques Prat : Cypripedium – Congrès Trobada d’Oc, Collioure, 2001

Dr Bernard Vial : Dictionnaire affectif des plantes – Editions Sauramps Médical, 2004

Franz Vermeulen – Synoptic II – CLV Editions, 1996

Hildegard & Roger Kalbermatten – Teintures mères végétales, AT Verlag, 2017

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