Nourrir son mental et son corps

Qu’en est-il de se nourrir ? Nourrir son mental et son corps ?
La nourriture possède une dimension symbolique forte. C’est pourquoi dans ce dilemme du titre à choisir j’ai opté pour donner la priorité au mental.
Se nourrir, c’est absorber un peu du monde qui nous entoure, le digérer, en extraire ce qui est nécessaire à notre vie et éliminer ce qui ne nous sert à rien – mais qui servira à autre chose dans la Nature…
Qui n’a jamais dit : « telle situation, je ne la digère pas », ou bien « c’est à en vomir », ou bien « c’est nul à ch… » ? C’est dire le rapport étroit qu’entretiennent le mental et le corps, ces deux dimensions du soi. Chacun sait d’ailleurs combien le stress, les déprimes, les angoisses, les peurs, influent sur notre système digestif. Mais nous savons aussi combien une ambiance conviviale joyeuse lors d’un bon repas peur « redonner le moral ».
Notre rapport avec l’extérieur
Se nourrir traduit le rapport que nous avons avec l’extérieur. Songez d’ailleurs que tout le tube digestif depuis la bouche jusqu’à l’anus est un extérieur à l’intérieur de notre corps, comme long un tunnel qui le traverse.La digestion ne peut également se faire que grâce aux bactéries qui sont dans notre système digestif. Une bactérie est un être vivant, différent de nous. Dans la page Approche psychosomatique, j’évoquais le fait que notre corps est constitué d’environ 100 000 000 000 000 de cellules. Mais il est habité par 10 fois plus de bactéries ! Et une grande partie de celles-ci se trouve dans notre appareil digestif ! Autant dire qu’il serait impossible de digérer sans les aides provenant de l’extérieur.
Serez-vous étonné que j’évoque la question de la défense immunitaire ? Cette défense immunitaire est ce qui protège le soi des « agressions » venant de l’extérieur. Dans ce domaine, l’intestin et sa flore intestinale (ces milliards de bactéries) jouent un rôle majeur.
Les multiples sens de l’expression « nourrir son mental »
Il y a le sens, oserai-je dire, primaire et direct : il concerne les nourritures intellectuelles ou spirituelles. Elles sont importantes pour notre équilibre. L’écrivain norvégien Jostein Gaarder, auteur du célèbre best-seller philosophique Le monde de Sophie exprime parfaitement l’idée : « Tous les hommes ont évidemment besoin de nourriture… Mais il y a autre chose dont nous avons besoin : c’est de savoir qui nous sommes et pourquoi nous vivons »
Vivre en symbiose dans le monde qui nous entoure – cet « extérieur » – ne peut pas se départir d’une nourriture purement mentale. Il s’agit de comprendre cet extérieur, de s’y sentir comme en faisant parfaitement partie. C’est là le sens direct de « nourrir son mental » !
Il y a, au milieu de bien d’autres encore, un sens intermédiaire. Il nous amène à la symbolique de l’aliment. Une grande partie de notre mental fonctionne à partir de représentations symboliques. Ce sont ces symboles qui, en quelque sorte, assurent une liaison entre l’immatériel et le matériel, c’est à dire entre la pensée et le corps. Voulez-vous bien considérer un exemple ? Le désir alimentaire de lait, au delà d’une envie purement sensorielle, exprime-t-il autre chose qu’un besoin de revenir à la relation enfant-mère ?
Bon à penser !
Le célèbre anthropologue Claude Levi-Strauss nous enjoint : « Il ne suffit pas qu’un aliment soit bon à manger, encore faut-il qu’il soit bon à penser ».
L’intérêt de cette assertion se vérifie tous les jours dans notre société moderne qui nous invite à consommer, consommer encore, surconsommer des nourritures très caloriques mais pauvres du point de vue nutritif – que ce soit sur le plan de l’esprit comme du corps.
Claude-Levi Strauss nous invite donc à considérer dans l’alimentation encore un autre sens. Et il va plus loin en nous faisant réfléchir :
« La cuisine d’une société est un langage dans lequel elle traduit inconsciemment sa structure, à moins que, sans le savoir davantage, elle ne se résigne à y dévoiler ses contradictions ».
Serez-vous d’accord avec moi d’affirmer que l’art assure cette même transition entre l’immatériel et le matériel ? Une œuvre d’art n’est-elle pas une « œuvre de l’esprit » ? Sourions un peu ! Vous permettez ? Pierre Dac, avec son humour « l’air de rien » nous invite aussi dans les domaines de l’esprit : « De tous les arts, l’art culinaire est celui qui nourrit le mieux son homme« .
Et il me mâche (sic) ainsi le travail pour assurer la transition avec ce qui suit !
Nourrir son corps, le contexte défavorable
La littérature contemporaine de toute sorte (magazines, webzines, livres, publication en tous genres) est suffisamment abondante sur le sujet de la « malbouffe » pour que je n’aie pas besoin d’y revenir ici. Non seulement la qualité des aliments mais aussi la façon dont nous consommons constituent à l’évidence des facteurs majeurs provoquant ou entretenant nos déséquilibres de santé
L’intérêt des démarches scientifiques
Il existe maintes études, maintes méthodes qui démontrent l’efficience de certains modes alimentaires dans l’amélioration, voire la guérison des pathologies : je pense notamment aux travaux du Dr Jean Seignalet ou ceux de la Dr Catherine Kousmine. Les travaux du Dr Jean Seignalet me paraissent d’autant précieux qu’ils sont largement étayés par une démarche scientifique appuyée par des arguments de recherche fondamentale et de recherche clinique.
Ces travaux sont à prendre en compte, évidemment, pour la recherche d’un conduite idéale de l’alimentation : en considérant ce qui est défavorable et donc à éviter de surcroît, et en invitant ensuite à un mode de consommation active consistant à consommer des aliments qui agissent directement sur les troubles.
Nourrir son corps, oui ! Mais comment ?
Non seulement la mauvaise qualité des aliments mais aussi la façon dont nous les consommons constituent à l’évidence des facteurs majeurs provoquant nos déséquilibres de santé.
Il y a donc chronologiquement deux démarches à accomplir pour améliorer son alimentation :
- Supprimer progressivement ce qui est nuisible : tant dans la nature des aliments que dans la façon de les consommer – les habitudes alimentaires.
- Nourrir son corps à partir d’aliments dont les vertus se répercuteront directement sur votre forme physique. Il y a en cela une démarche très similaire à l’usage de la phytothérapie, et la page L’aide par les plantes participe de ma même méthode. Il s’agit de prendre la dimension symbolique, psychologique et biologique du mode d’action.
Modes, croyances et passions autour de dogmes
La nutrition est aujourd’hui un sujet largement débattu ! Les magazines foisonnent d’articles : « le bien-être par l’alimentation», « la beauté par les aliments », « régime minceur », « préparez votre beauté avant les vacances : 100 régimes-miracle » et tutti quanti !
Parcourant les sites internet, examinant les forums dans le domaine des médecines douces, j’ai parfois été un peu amusé de voir les passions qui se déchaînent autour de l’alimentation. Ce sera à qui ira vantera le mieux le merveilleux de ses jeûnes, de ses monodiètes, de ses méthodes. Quelquefois, les mots associés aux propos (très passionnels, touchant à l’affect… et vendeurs de surcroît quand il s’agit de communications commerciales) sont révélateurs : « miraculeux », « miracle », « merveilleux », « ce que les médecins ne vous disent pas », « le secret de la forme »…
Des monts et merveilles… (démons émerveillent ?)
Le summum de l’irrationnel est quelquefois atteint ! Ci et là fleurissent des propos trompeurs employant des mots très savants pour faire croire à une assise scientifique. De nombreux sites recourent aux expressions du genre « des études scientifiques montrent que… », « les chercheurs ont découvert que… ». Ces propos s’accompagnent quelquefois d’assertions pseudoscientifiques qui pourraient faire mourir de rire si le sujet et la cible n’étaient pas graves. Lorsque l’on cherche les références de ces « études qui montrent que… » et des « découvertes des chercheurs », on a la plupart du temps beaucoup de mal à en trouver les traces !
Existe t-il des solutions-miracle ?
Nous avons eu la mode de l’empoisonnement par « l’acidose », celle du « gluten responsable de tous nos maux », etc, etc. Il y a souvent un fond de vérité dans ces approches. Mais on ne peut isoler une cause d’un ensemble et certains peuvent se faire une idée fixe sur une cause, avec une unique méthode pour tout résoudre… Que de réponses ne voit-on pas sur les forums à des questions du genre « que faire contre ma fibromyalgie ? »… chaque détenteur de la vérité affirmant péremptoirement (et avec force amour et paix… quelquefois en vous parlant des anges…) en réponse « arrêtez le gluten ! », « faites un jeûne de … jours ». Cela ressemble trop souvent à des solutions-miracle semblant sortir de grimoires de magie !
Deux risques guettent notre santé. L’un est largement avéré, l’autre commence probablement à poindre :
- La malbouffe, la nourriture industrielle, les conditions de consommation alimentaire. C’est un problème largement commenté de nos jours. Je ne m’y étendrai pas.
- L’autre « danger », plus insidieux ! Celui de l’orthorexie, ce comportement qui me semble commencer à prendre une dimension de névrose collective et qui consiste en le fait de croire que toute notre santé passe par notre alimentation et rien que par notre alimentation. C’est un danger parce que, devant l’emprise de la malbouffe, il « névrotise » notre approche collective de l’alimentation par le biais d’une potentielle obsession.
Globalité : le maître-mot
La santé, la nutrition visent l’être dans sa globalité et il convient de l’appréhender ainsi. Le renforcement de la santé, le retour à celle-ci passent par un ensemble de mesures visant l’être dans son ensemble – pardonnez la répétition, le sujet est trop sérieux pour se détourner d’un regard global. Le bien-être, la santé consistent en un équilibre induit par de multiples facteurs.
N’attendez pas de moi que je me joigne aux concerts du genre « guérissez de votre cancer par le jeûne », « 10 aliments merveilleux pour vous guérir », etc. Les chantres de ces affirmations me semblent indignes d’exercer le métier de la naturopathie – métier qui doit se fonder sur la raison, l’écoute, la sagesse, et la considération que tout (et en premier chef notre santé) résulte de grands équilibres.
La démarche dans l’esprit d’Euphusis (la bonne nature)
Ma démarche se veut honnête : ne rien vous promettre qui s’appuie sur des croyances, des dogmes, des modes. Je ne me mêlerai donc pas des débats passionnés sur l’alimentation.
Je vous inviterai et vous guiderai sur un chemin jalonné des points suivants :
- qu’est-ce qui est défavorable dans votre mode d’alimentation ?
- Pour quelles raisons vous-êtes vous installé dans ce mode d’alimentation qui obère votre santé ?
- Quels seraient les points à améliorer ?
- Quelle approche vous convient le mieux, mentalement et physiquement ?
- Quels arguments rationnels et scientifiques vers quel mode alimentaire ?
- Et le plaisir à s’alimenter ? Selon votre personnalité, où trouver un équilibre entre plaisir et santé ?
- Comment nourrir mental et corps de concert et de façon harmonieuse.
C’est un chemin passionnant et qui, combiné à toutes les autres approches que je vous propose, pourra vous aider sur votre parcours vers la pleine santé – bien mieux que la magie, les croyances ou les dogmes ne pourraient le faire !